Caligula de Rome à Washington

Quel étrange et possible parallèle avec le Caligula d’Albert Camus et un certain D.T. étasunien…

Prendre cela pour une pause estivale peut aussi être l’opportunité de relire Camus, et relier.

Caligula (à l’intendant)

Ecoute bien. Premier temps : tous les patriciens, toutes les personnes de l’Empire qui disposent de quelque fortune – petite ou grande, c’est exactement la même chose – doivent obligatoirement déshériter leurs enfants et tester sur l’heure en faveur de l’état. …….

Caligula

Tu penses que je suis fou.

Hélicon

Tu sais bien que je ne pense jamais. Je suis bien trop intelligent pour ça.

Caligula

Oui. Enfin ! Mais je ne suis pas fou et même je n’ai jamais été aussi raisonnable. Simplement je me suis senti tout d’un coup un besoin d’impossible. Les choses, telles qu’elles sont, ne me semblent pas satisfaisantes. …..

Caligula (à son intendant)

Ecoute-moi bien imbécile. Si le trésor a de l’importance, alors la vie humaine n’en a pas. Cela est clair. Tous ceux qui pensent comme toi doivent admettre ce raisonnement et compter leur vie pour rien puisqu’ils tiennent l’argent pour tout. Au demeurant, moi, j’ai décidé d’être logique et puisque j’ai le pouvoir, vous allez voir ce que la logique va vous coûter. J’exterminerai les contradicteurs et les contradictions. S’il le faut je commencerai par toi. ….

Scipion

Mais c’est un jeu qui n’a pas de limites. C’est la récréation d’un fou.

Caligula

Non, Scipion, c’est la vertu d’un empereur. Je viens de comprendre enfin l’utilité du pouvoir. Il donne ses chances à l’impossible. Aujourd’hui et pour le temps qui va venir, ma liberté n’a plus de frontières.

Caligula (à Caesonia)

Toi aussi tu me crois fou. Et pourtant, qu’est-ce qu’un dieu pour que je désire m’égaler à lui ? Ce que je désire de toutes mes forces, aujourd’hui, est au-dessus des dieux. Je prends en charge un royaume où l’impossible est roi.